A la périphérie de Paris, Corbeil-Essonnes fait partie de ces villes de banlieue stigmatisées par la peur des cités. Derrière son apparence tranquille, elle abrite une zone sensible: les Tarterêts. Ce quartier a été répertorié, comme "prioritaire pour la lutte contre la délinquance" par Nicolas Sarkozy en 2004. Le GAT, Groupement d'Appui des Tarterêts, est une unité spéciale mise en place en septembre la même année. Ses membres sont lourdement équipés : casques, gilets pare-balle, matraques, flashball, armes de service... Ce reportage raconte le quotidien des patrouilles de cette unité dans la cité des Tarterêts pendant l'hiver 2005-2006.

À Vintimille, entre France et Italie, les militants du réseau No Border portent assistance à des réfugiés qui se retrouvent là devant une énième frontière à franchir. Au sein de cette humanité momentanément réunie aux lisières des nations européennes, difficile de déterminer qui a le plus à apprendre des autres.

En 2005, l'EPID, Etablissement Public d'Insertion de la Défense, apparaît dans le plan de cohésion sociale du gouvernement. Sous double tutelle ministérielle, des établissements d'insertion sont ouverts petit à petit depuis septembre 2005. L'objectif est de pouvoir accueillir à terme 20 000 personnes en très grandes difficultés repérées lors des journées d'appel de la Défense. « J'ai une formation d'apprenti boulanger mais ça me plaisait pas, après, j'ai été en contrat d'alternance pour apprendre la mécanique mais le patron m'a viré, il trouvait que j'étais trop lent et trop souvent en retard... c'est mes parents qui m'ont amené ici, mon père est réserviste. » Le 7 novembre 2005, Frédéric, 18 ans, et une trentaine de filles et garçons de son âge, sont reçus à l'établissement d'Insertion de Velet, en Bourgogne. Stigmatisés par l'échec scolaire et le manque de repères, ils sont tous volontaires. Au programme, cadré majoritairement par d'anciens militaires : mise à niveau en culture générale, formation professionnelle pour favoriser l'entrée dans la vie active, sports collectifs... Velet fonctionne comme un internat avec un règlement intérieur strict et port de l'uniforme obligatoire. Les uns craquent et quittent le centre, ceux qui restent s'accrochent à cette deuxième chance.

Photographie issue du diaporama sonore réalisé pour le Pôle enfance et famille du Conseil départemental du Val de Marne. Diaporama visible à ce lien http://www.celiapernot.com/P_corporate_05.html

Dan et Joanne Nelson sont installés avec leurs quatre fils sur une terre de dix hectares près de Moberly, Missouri depuis 2005. Leur objectif est de créer une ferme familiale inspirée du modèle d'agriculture biodynamique, établi en 1924 par l'anthroposophe Rudolph Steiner. Très religieux, les Nelson sont impliqués dans les activités de la communauté Mormone de Moberly. Tous les matins, les deux adolescents, Jesse et Wade, suivent les cours du séminaire de 6h à 8h avant de se rendre au lycée ; Joanne s'occupent des 5-7 ans à l'école du dimanche et Dan collabore avec le Bishop tandis que l'aîné de leurs fils est en mission pour deux ans en Californie. L'église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est une Église chrétienne fondée par Joseph Smith en 1830, après une série de manifestations spirituelles dont il aurait été témoin. Le siège de cette église se trouve à Salt Lake City en Utah. Elle revendique treize millions de membres dans le monde. Outre la Bible, les saints des derniers jours croient aux écrits du Livre de Mormon rédigé par Joseph Smith et qu'il présenta comme la traduction de plaques anciennes, retraçant plus de mille ans d'histoire d'une famille qui serait partie de Jérusalem avant sa destruction pour arriver sur le continent américain. La notion de famille tient une place prépondérante : les saints des derniers jours pensent que la famille peut être éternelle au travers des ordonnances réalisées dans un temple de l'Église.

Comment s'habiller lorsqu'on est une jeune musulmane soucieuse de respecter les injonctions vestimentaires du Coran, mais aussi de mettre en valeur sa féminité ? Le développement d'une mode destinée aux «musulmanes modernes» est tout récent. Féministe militante, Karima Saouli a ouvert la voie, avec la marque de prêt-à-porter qui porte son nom. Puis sont arrivées de nouvelles stylistes comme pour la marque Jasmeen, en banlieue parisienne. Toutes sont présentes lors du grand rendez-vous annuel des musulmans de France, le salon du Bourget, organisé par l'UOIF, qui aura lieu du 5 au 8 mai 2006.

La cérémonie de la Bar Mitzva célèbre la majorité religieuse des jeunes garçons qui, à l'âge de treize ans, deviennent " fils du commandement ". À Jérusalem, la cérémonie se déroule devant le mur des lamentations. Suivant le rituel, le jeune homme met sur son bras et sur sa tête des Téfilines, petites boites en cuir qui renferment des passages de la Thora. Posées sur la tête, siège de la pensée, orientées vers le cœur, siège des sentiments, et placées sur le bras, symbole de l'action concrète, les Téfilines sont un appel à la cohérence de l'ensemble des forces de l'homme. Revêtu du talit, châle de prière, le jeune homme fait une prière, lit solennellement un passage de la Thora et récite le Schéma Israël. À cette occasion, il est comblé de cadeaux.

Cérémonie Puja au Temple Sri Manicka Vinayakar Alayam dédié à Ganesh, le Dieu à tête d'éléphant. Les prêtres, brahmans du sud de l'Inde, récitent des mantras en sanscrit, versent des offrandes de fleurs, de fruits, de lait et de miel sur les statuts des Dieux présentes dans le temple puis, les purifient par le feu. Tous les ans, le temple organise le grand défilé du char de Ganesh pour l'anniversaire du Dieu à tête d'éléphant qui lève les obstacles et apporte la prospérité. À cette occasion, les commerçants du quartier installent des autels en son honneur devant leur boutique.

La CEAF (Communauté des Églises Africaines de France) au centre chrétien d'évangélisation, Amour et vérité à St Denis. La CEAF est une union d'églises de confession protestante et d'expression liturgique intégrant l'africanité. Elle est, dès sa création en 1990, membre associé de la Fédération Protestante de France (FPF). Le pasteur Majagira Bulangalire est le président de la CEAF. Originaire du Congo-Kinshasa, inspiré par le socialisme en vogue dans l'Afrique de la décolonisation, il met toute l'énergie de sa jeunesse à ne pas croire. La foi, pense-t-il alors, n'est qu'un fait culturel. Il vient suivre des études d'histoire en France et se tourne vers la sociologie à l'École Pratique des Hautes Études puis vers plusieurs instituts de théologie. Devenu pasteur protestant, il tente de fédérer les Églises pour permettre à tous les croyants d'origine africaine de vivre leur foi. Aujourd'hui la CEAF a près de 20 ans et compte 38 communautés membres de 100 à 1000 personnes, majoritairement composées de jeunes.